Approche du Barzoï



Barzoï, que veut dire ton nom ?

"Barzoï”, "Borzoï" vient du vieux slave et signifie : rapide, prompt, leste, agile, vif, dégourdi, zélé, ardent. On ne l'emploie pas seulement pour les chiens, (traduits en général par lévriers dans les langues occidentales) mais aussi pour les chevaux ou même les gens. Cette racine se retrouve encore aujourd'hui dans d'autres langues slaves avec cette même signification principale "rapide". Le mot "psovaya" vient aussi du vieux slave, de "pios ou pes" et signifie poils, cheveux. Par conséquent, "psovaya borzaya" est le chien rapide à poils longs (Olga Makhroff).





ORIGINES.... Le Barzoï à lui seul représente une légende. Tout y est, la recette est complète : les nombreux et vastes espaces de la Russie tsariste, le cadre historique avec les chasses seigneuriales, le flou qui accompagne son évolution au fil des siècles, la fin tragique des grands élevages d'avant la révolution de 1917, et surtout les récits qui nous sont parvenus sur le déroulement de ces chasses prestigieuses.
L'origine du Barzoï reste obscure et deux théories s'affrontent : celle de la tradition et celle de la raison.
Le standard russe du Barzoï (Moscou 1966) débute en effet ainsi : "en tant que race, le Barzoï descend de l'ancien lévrier russe avec une légère infusion des sangs des lévriers du Caucase"... Cet ancien lévrier russe serait lui-même le résultat d'un croisement entre des lévriers d'Asie, compagnons des Mongols lors des invasions, et le chien polaire "laïka", le premier apportant la vitesse et le second la fourrure. Cette création daterait du XVIème siècle. Cette théorie a été reprise dans les encyclopédies russes et allemandes du XIXème siècle. Certains mêmes consentent des participations occasionnelles : chien de berger, grands chiens de chasse du Nord-Est de la Russie, chart polonais.
Mais cette hypothèse n'a pas été toujours satisfaisante et une étude cynologique a été entreprise pour apporter une première réponse sur l'origine de cette race.
A cet effet, Xavier PRZEZDZIECKI, dans son livre "Le destin des Lévriers", tend à démontrer que le Barzoï n'est pas le résultat de divers croisements mais qu'il appartient à l'espèce graoïde et serait donc un canidé directement issu de la faune sauvage, au même titre que le Saluki ou le Pharaon Hound.
De nombreuses études anatomiques faites sur le Barzoï, notamment par le Professeur SEIFERLE (1962) de l'institut d'anatomie de Zurich, tendent à démontrer que les origines prêtées jusqu'à ce jour à ce lévrier ne concordent nullement avec les réalités cynologiques. Aussi, l'auteur maintient que le Barzoï est directement issu de la faune sauvage.
Xavier PRZEZDZIECKI ajoute : "Il n'est pas exclu naturellement que le Barzoï ait été l'objet d'adjonction de sangs d'autres races, car c'est bien là la manie des chasseurs de tous pays et de tous temps. Fort heureusement, ces mésalliances furent plutôt cantonnées dans le cadre de l'espèce, et celles-ci se sont bien diluées et résorbées dans le sang Barzoï dont le type n'a pas bronché, argument supplémentaire de l'ancienneté de cette race moins composite que naturelle".



HISTOIRE .... Nous n'en fournirons ici qu'un très bref aperçu, bien que l'histoire du Barzoï soit fort riche et qu'une assez grande documentation existe encore.
C'est par définition le chien de la noblesse russe qui l'élevait en meutes, conjointement avec des meutes de chiens courants.
A la chasse, le Barzoï était destiné à attraper le gibier à vue et en plaine (ou plutôt en bordure de bois), essentiellement lièvres ou loups, que les chiens courants avaient au préalable fait sortir du couvert. Les Barzoïs, souvent par groupe de trois, étaient découplés à vue par le piqueur à cheval. En ce qui concerne le loup (il s'agissait souvent de loups de l'année), il était attrapé vivant et muselé par le chasseur, tandis que les barzoïs maintenaient la bête.
Le coure au loup avec les barzoïs, qui est restée l'image la plus vivante dans la mémoire populaire compte-tenu de son côté spectaculaire atteint son apogée vers le milieu du XIXème siècle et jusqu'à cette époque le nombre des barzoïs n'a cessé de s'accroître.
Mais brusquement la conjoncture changea et avec la seconde moitié du XIXème siècle, le Barzoï allait subir une régression importante dont la cause principale fut l'abolition du servage par le Tsar Alexandre II en 1861. En effet, elle priva de nombreux propriétaires terriens de la main-d'oeuvre gratuite dont ils disposaient jusqu'àlors et la plupart durent renoncer à entretenir des équipages de chasse. La révolution russe en 1917, avec les boulversements profonds qu'elle engendra provoquera la disparition presque totale du Barzoï dans son pays d'origine. Heureusement, un certain nombre de sujets de qualité avaient été exportés auparavant en Europe de l'Ouest, en Angleterre et aux U.S.A., ce qui permit au cheptel de se maintenir puis de s'agrandir hors de ses frontières d'origines.



LE BARZOI AUJOURD'HUI .... Après avoir été un chien de chasse par excellence, il est devenu uniquement un chien de compagnie. Seule l'U.R.S.S.(et maintenant la Russie), après avoir réussi à recomposer un cheptel, a continué à le sélectionner pour la chasse.
Hors de ses frontières, et en France notamment, on a cherché à pallier à cette carence. A cet effet, à l'instigation du Club du Barzoï, une discipline a été créée en 1984 : la poursuite à vue sur leurre ou P.V.L. (simulacre de chasse sur leurre en peau et sur terrain herbeux). Cette discipline est reconnue maintenant par la Société Centrale Canine, au même titre que le racing, et le Barzoï peut prouver lors de ces épreuves, qu'il reste un excellent et ardent chasseur.



LE CARACTERE DU BARZOI .... Le standard le définit comme un chien calme et réservé, ce qui est tout à fait vrai. C'est de plus un chien sensible qui, pour s'épanouir correctement, aura besoin d'être élevé dans des conditions psychologiques satisfaisantes. Il devra entre autres être confronté très jeune au milieu urbain.
Mais c'est aussi un chien volontaire et têtu et il faudra savoir (en étant plus têtu et plus "malin" que lui) se faire respecter faute d'en faire un "gamin mal élevé". Ces acquis à l'obéissance devront toujours se faire avec patience et douceur, car le Barzoï ne supporte pas la brutalité.
Chien de chasse avant tout, il n'est que dépense d'énergie en extérieur, prêt à courir derrière tout ce qui bouge, et il est bien difficile de le retenir lorsqu'il lève un gibier.
Mais à la maison, il montrera l'autre facette de son caractère et deviendra chien de salon, indolent et princier, aimant le confort par dessus tout. Il saura rester calme et sera le compagnon aimant et aimé de toute la famille. Il acceptera sans restriction les enfants, à condition que ceux-ci ne cherchent pas à le transformer en souffre-douleur.
Au combat enfin, il peut être un adversaire dangereux car, malgré son élégance, c'est un chien puissant et courageux.
En résumé, ceux qui l'aiment le définissent comme un chien racé, insolent, chaleureux, pétillant., mais aussi plein de mélancolie sereine : l'âme slave...



LA PATHOLOGIE DU BARZOI .... Si on considère l'ensemble des races canines, c'est un chien plutôt rustique dans la vie courante (mais si !).
C'est aussi une race relativement saine dans son ensemble, même si l'on peut recenser différentes affections qui touchent les races canines. Plus précisément, on rencontre, comme dans la plupart des grandes races, des cas de torsion d'estomac (l'origine en est difficilement analysable, compte-tenu de la diversité des cas de figure observés), des cas de mortalité d'origine cardiaque. Enfin, parmi la liste des tares canines officiellement reconnues, on a déterminé une affection oculaire touchant la rétine (affection apparemment commune à la plupart des lévriers). Cette affection, appelée "la rétinopathie du Barzoï" a fait l'objet d'une étude approfondie sur une dizaine d'années et s'est révélée dans le temps moins grave que ce qui avait été craint à priori. Les chiens touchés par cette affection gardent, pour une bonne partie, une vision tout à fait correcte jusqu'à la fin de leur vie.